C'était Michel Chartrand
♦ dans une autre vie,
en souvenir d'un homme au micro
J'ai connu Michel Chartrand au moment où il se préparait à devenir «morning man» à la station CKVL, et il en était assez content. Ce micro offrait une nouvelle tribune à celui qui se disait insulté (entrevue) par tant d'inégalités sociales. Nous étions dans les années '80.
Pour ma part, il s'agissait d'une première expérience en tant que recherchiste pigiste à une époque où grâce à ce contrat (offert par un syndicaliste), j'allais éviter la catastrophe; avec en prime, d'immenses rires et des réunions d'équipe au restaurant (parmi les meilleurs en ville), sans oublier une sainte colère par jour!
Et c'est en observant cet «insoumis» au micro que j'ai appris les rudiments de l'indignation et sa légitimité dans un monde où se taire est la norme.
Cet emploi n'a duré que 6 mois, mais la nouvelle de son décès a ravivé le souvenir de l'homme derrière le bouillant personnage qu'était Michel Chartrand, l'aidant naturel à la FATA et ailleurs.
Au-delà du personnage
Qui peut se vanter d'avoir soulevé la controverse, et si solidement au cours d'un demi siècle tout en ayant :
une «vie poétique», une retenue discrète en parlant de ses détracteurs, les désirs d'un épicurien, une grande connaissance de la littérature et de la fine cuisine, l'expérience de la prison, une affection spéciale pour les artistes, les talents d'un tribun et la conscience d'«Un homme de parole» (le documentaire) ?
Et surtout, il y a cet homme tant aimé par sa famille et son peuple.
Il n'en a rien su, mais je l'admirais.
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